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Bombardement le matin, vers le quartier Saint-Maurice. L'hôpital général, les Folies Bergère, reçoivent des projectiles.

L'après-midi, la gare et le quartier Saint-Thomas sont éprouvés.

- Le Courrier a encore aujourd'hui, un article totalement supprimé par la censure.

Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos
19 décembre 1914, bombardement le matin, vers le quartier Saint-Maurice. L'hôpital général, les Folies Bergère, reçoivent des projectiles

Samedi 19 - Nuit silencieuse. Reçu les réponses de Mgr de Chalons, toujours quelques bombes.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. Travaux de l’Académie Nationale de Reims

19 - Vendredi

Même temps que la veille. Nuit assez calme

Carnet d'Eugène Chausson durant la guerre de 1914-1918

Voir ce beau carnet visible sur le site de petite-fille Marie-Lise Rochoy

Samedi 19 Décembre 1914.

Aujourd’hui mon Charles, cela a bombardé sur Pommery. J’étais assoupie après-midi sur le bord du matelas qui nous sert de lit, quand un son d’harmonium arriva jusqu’à moi. C’était la demoiselle d’école (ah oui, je ne t’ai pas dit qu’il y avait une école à Pommery), donc c’était la demoiselle d’école qui accompagnait le chant des enfants, chants qu’ils répétaient pour le Noël que l’on devait faire pour les petits. C’était triste ; j’entendais les petites voix dire : « c’est le Noël des palais, des chaumières, etc … », et avec cela le son de cette musique, tout me faisait frissonner et comme toujours depuis cette fatale nouvelle, je me suis mise à sangloter éperdument.

Je n’entendis même pas ton parrain entrer. « Voyons, ma pauvre Juliette, encore des pleurs. Il faut avoir du courage. Tant que je n’aurai pas la réponse du lieutenant, il faut espérer. Je venais voir si vous aviez reçu la lettre de Juliette ». En effet je l’avais reçue le matin même et je m’empressai de la lui montrer. Elle me disait qu’elle mettait sa maison à ma disposition et qu’elle allait écrire à Mme Louis ; elle ajoutait qu’elle avait été très saisie quand elle avait appris que l’on te croyait tué. « Je l’aimais, me dit-elle, comme un grand garçon que j’aurais eu, et si jamais c’était vrai, je le pleurerai comme tel ».

Ton parrain me quitte, et la journée se passe comme toujours tristement. Pauvre Lou, l’année dernière on s’était promis de faire un beau Noël à notre coco. Qui aurait pu dire que je l’aurais passé comme cela et toi, mon Charles, comment le passeras-tu ?

Je suis triste, triste, et je t’aime.

Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) - Lettres prêtées par sa petite fille Sylviane JONVAL

De sa plus belle écriture, Sylviane Jonval, de Warmeriville a recopié sur un grand cahier les lettres écrites durant la guerre 14-18 par sa grand-mère Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) à son mari parti au front en août 1914 et tué le 23 septembre de la même année à Autrèches (Oise). Une mort qu'elle a mis plusieurs mois à accepter. Elle lui écrira en effet des lettres jusqu'au 6 mai 1917 (avec une interruption d'un an). Poignant.(Alain Moyat)

Il est possible de commander le livre en ligne

Tag(s) : #Paul Hess, #Cardinal Luçon, #Eugène Chausson, #1914, #Juliette Breyer
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