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Passant à 7 heures au Boulingrin, je m'arrête pour regarder la chasse intéressante faite à un aéroplane boche qui voulait observer, ce matin. Ce n'était pas le jour, car des shrapnells sont tirés sur lui sans discontinuer.

Il file, mais les flocons de fumée des éclatements arrivant tout près de lui, le suivent bien ; un peu haut, un peu bas, devant, derrière, je n'ai pas encore vu tirer aussi juste et je m'attends à le voir atteint en plein, d'un moment à l'autre. De cinquante à soixante coups de canon, envoyés ainsi en feu croisé, l'obligent à s'éloigner au plus vite. Après un voyage très mouvementé, il a finalement la veine de pouvoir s'échapper.

- Bombardement le matin, vers Saint-Remi.

Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos
Hôpital Civil, près de Saint-Remi

Hôpital Civil, près de Saint-Remi

Samedi 15 - Nuit tranquille. 6 h bombes. 7 h 1/2-8 h, aéroplanes allemands ; canonnade formidable pendant la 2e messe.

Visite aux Petites-Soeurs des Pauvres et aux Vieillards.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

Samedi 15 Mai 1915.

Ce matin je suis allée chez le parrain. Jean-Pierre, le pauvre vieux, a voulu sortir et il est tombé sur le bord du trottoir. Si tu voyais sa figure, elle est toute bleue et toute enflée. C’est Antoinette qui l’a ramassé. Je suis allée jusque chez nous rue de Beine. Comme c’est triste, il n’y a plus personne. J’hésitai même à rentrer chez nous. Quand retrouverons-nous notre petit intérieur si gai ? On ne fait que piller partout dans ce coin là. C’est malheureux mais reviens nous mon Charles et on oubliera tout.

Cela fait 15 jours que Charlotte est partie et pas de nouvelles ; elle sait pourtant bien que nous sommes dans l’ennui. On voit tout le monde recevoir des lettres et nous, jamais rien ; c’est un crève-cœur mon tit Lou.

Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) - Lettres prêtées par sa petite fille Sylviane JONVAL

De sa plus belle écriture, Sylviane Jonval, de Warmeriville a recopié sur un grand cahier les lettres écrites durant la guerre 14-18 par sa grand-mère Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) à son mari parti au front en août 1914 et tué le 23 septembre de la même année à Autrèches (Oise). Une mort qu'elle a mis plusieurs mois à accepter. Elle lui écrira en effet des lettres jusqu'au 6 mai 1917 (avec une interruption d'un an). Poignant.(Alain Moyat)

Il est possible de commander le livre en ligne

15 je travaille pour le serg. MONCADET

Renée Muller dans Journal de guerre d'une jeune fille, 1914

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Et pendant ce temps là Albert Thierry arrive à Boyeffles :

Tag(s) : #Paul Hess, #Cardinal Luçon, #Juliette Breyer, #Renée Muller, #1915
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